Description
Vin de Lies Blanc 2018,
Jean-Yves Peron
Près du lac d’Annecy, Jean-Yves Péron associe avec talent une viticulture engagée et une vinification de négoce toutes deux sous le signe du nature. Ses rouges de mondeuse sont magnifiques, ses blancs de cépages locaux anciens – jacquère, altesse, bergeron, persan – ne le sont pas moins. Il réside à Chevaline, mais son vignoble actuel, trois hectares en biodynamie depuis l’origine, se divise entre Conflans, près d’Albertville, et Fréterive, un peu en aval dans la vallée de l’Isère.
D’abord destiné à une carrière dans la biochimie, Jean-Yves s’est vite laissé entraîner par la vigne et a suivi une formation d’œnologue à Bordeaux. Il a fait ses gammes de vigneron chez Thierry Allemand à Cornas, puis chez Bruno Schueller en Alsace, avant de séjourner quelque temps en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis. Son activité de négoce, débutée en 2011, lui permet d’acheter la vendange de vignerons bio proches de chez lui, mais aussi en Italie du Nord : pour lui, c’est une nouvelle dimension donnée à son travail de vigneron, lui permettant de multiplier les terroirs et d’approfondir ses expériences de vinification et d’élevage.
Le travail vinicole de Jean-Yves Péron répond aux principes de l’intervention minimale. Sur des surfaces étroites et abruptes, ses vignes de montagne ne reçoivent aucun produit de synthèse, Jean-Yves leur préférant les purins de prêle et d’ortie. La végétation environnante est d’une grande richesse : elle protège les vignes et contribue à les fortifier. Les sols sont enherbés, fauchés et retravaillés à la pioche et au treuil. Les vendanges sont entièrement manuelles. Une fois encuvés en grappes entières, les raisins, en rouge comme en blanc, subissent une macération semi-carbonique qui permet d’extraire des arômes de fruits frais. Ce temps de macération varie entre cinq jours et neuf semaines en fonction des cuvées. La veille ou l’avant-veille du pressurage, Jean-Yves pratique un foulage aux pieds directement dans la cuve. Après cette fermentation, les moûts partent en fûts pour un élevage sur lies de douze mois en fûts de cinq cents litres de deux ou trois vins (pour limiter la sensation boisée), suivi d’un assemblage et d’un repos en cuve. Aucun sulfite n’est ajouté, ou le moins possible, et les vins ne subissent ni collage ni filtration.
Le vin savoyard a longtemps pâti d’une image un peu fluette, insuffisamment prise au sérieux. Pourtant, quels trésors produisent ses sols à la pédologie variée et ses nombreux cépages anciens ! Jean-Yves Péron incarne la renaissance de ce très beau vignoble.
Le vin de lies est une pratique viticole peu connue en dehors du métier : elle consiste, après avoir soutiré les barriques ou les cuves d’élevage, à rassembler toutes les lies dans une même cuve. Ces lies sont en suspension dans une petite quantité de vin et c’est ce vin qui est à nouveau décanté une ou deux fois pour être récupéré. Il n’est normalement pas commercialisé mais réservé à l’équipe de cave. C’est la vraie « cuvée maison », en général très appréciée. Nourri par les lies, le rouge obtenu de cette manière est plus suave, plus doux, et le blanc est moins tendu, plus rond. Jean-Yves Péron a décidé de sortir une cuvée de ce type en regroupant toutes les lies de ses blancs de 2018 et une partie de celles de 2019. Les vins, issus de raisins de Savoie et du Piémont, incluent une majorité de cépage jacquère avec un peu de muscat, d’altesse, de roussanne… « C’est un peu moins précis, en termes aromatiques, que ce que je fais d’habitude, mais ça plaît énormément, c’est un vin de plaisir qui va être particulièrement délicieux dans six mois. C’est à boire n’importe quand, de 10 heures à 2 heures du mat’ ! » À l’heure où nous écrivons ces lignes (fin juillet), nous pronostiquons ce moment de grâce pour l’hiver prochain.
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