Description
Vers la Maison Rouge 2019,
Jean-Yves Péron
Robe claire, belle richesse aromatique avec de petites notes muscatées, toucher de bouche tannique joliment arrondi par un passage en barriques de plusieurs vins (ce qui arrondit les tannins sans boiser le vin). Vers la Maison rouge 2019 (le nom provient de la parcelle principale) garde les caractéristiques de la cuvée — beau vin rouge de soif vif et énergique, à la grande minéralité, d’aspect clair et limpide, presque rosé, offrant en bouche des notes de groseille et de petits fruits rouges — mais en raison de son élaboration, il présente une structure plus solide. En effet, il s’agit d’un millésime particulier de Vers la Maison rouge, vin rouge de mondeuse vinifié sur peaux en macération carbonique mais élaboré cette fois selon le principe de la « repasse » : après assemblage est effectuée une refermentation (ou plusieurs refermentations successives) sur des marcs de raisin de divers cépages. Cette opération produit des rouges présentant des caractéristiques de vin blanc de macération (vin orange), notamment pour la structure et la charpente. Ici, la cuvée 2019, pour éviter une volatile qui risquait de se manifester pour ce millésime, a été mise à refermenter sur des marcs de mondeuse, puis de jacquère, et enfin de muscat. On obtient ainsi un vin clair, structuré, plus proche de la couleur désirée. Pour fondre davantage les tannins, après les refermentations sur marc, le vin est remis en barriques pour un élevage de huit à dix mois, ce qui explique que ce 2019 soit commercialisé en 2020. Pas de filtration, de collage ni d’ajout de sulfites.
Pour en savoir plus
Jean-Yves Péron incarne la renaissance en mode nature du beau vignoble savoyard, qui a longtemps pâti d’une image un peu fluette, insuffisamment prise au sérieux. Pourtant, quels trésors produisent ses sols à la pédologie variée et ses nombreux cépages anciens !
Près de Conflans, à Albertville (Savoie), Jean-Yves Péron associe avec talent une viticulture engagée et une vinification de négoce toutes deux sous le signe du nature et de la vigne bio d’altitude. D’abord destiné à une carrière dans la biochimie, il se laisse vite entraîner par la vigne et suit une formation d’œnologue à Bordeaux. Il a fait ses gammes de vigneron chez Thierry Allemand à Cornas, puis chez Bruno Schueller en Alsace, avant de séjourner quelque temps en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis. Le vignoble actuel de Jean-Yves, un hectare et demi en biodynamie depuis l’origine, se divise entre Conflans, près d’Albertville, et Fréterive, un peu en aval dans la vallée de l’Isère. Composé de microparcelles de vignes, il est étagé entre 350 m et 550m d’altitude et entièrement travaillé à la main. Son activité de négoce, débutée en 2011, lui permet d’acheter la vendange de vignerons bio proches de chez lui (tel que Raphaël Marin et Adrien Dacquin). Aussi, la construction d’un nouveau chai en 2017 lui permet d’augmenter la production et de collaborer avec des vignerons d’Italie du Nord : Paolo Angelino à Casale Monferrato (Turin), Giorgio Barbero à Asti. C’est une nouvelle dimension donnée à son travail de vigneron, lui permettant de diversifier les terroirs et d’approfondir ses expériences de vinification et d’élevage.
Le travail vinicole de Jean-Yves Péron répond aux principes de l’intervention minimale. Sur des surfaces étroites et abruptes, ses vignes de montagne ne reçoivent aucun produit de synthèse, Jean-Yves leur préférant les purins de prêle et d’ortie. La végétation environnante est d’une grande richesse : elle protège les vignes et contribue à les fortifier. Les sols sont enherbés, fauchés et retravaillés à la pioche et au treuil. Les vendanges sont entièrement manuelles. Une fois encuvés en grappes entières, les raisins, en rouge comme en blanc, subissent une macération semi-carbonique qui permet d’extraire des arômes de fruits frais. Ce temps de macération varie entre cinq jours et neuf semaines en fonction des cuvées. La veille ou l’avant-veille du pressurage, Jean-Yves pratique un foulage aux pieds directement dans la cuve. Après cette fermentation, les moûts partent en fûts pour un élevage sur lies de douze mois en fûts de cinq cents litres de deux ou trois vins (pour limiter la sensation boisée), suivi d’un assemblage et d’un repos en cuve. Aucun sulfite n’est ajouté, ou le moins possible, et les vins ne subissent ni collage ni filtration.
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