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L'Arbre à Pommes

Dans une forêt de Brocéliande bruissante de légendes, Arnaud Lebrun produit des jus de pomme monovariétaux à travers lesquels il se concentre vers le véritable goût de chaque variété ancienne. À savourer sans modération en rêvant à Merlin l’enchanteur et à la fée Morgane.
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Dans la forêt de Brocéliande, Arnaud Lebrun confectionne des jus de pomme bio nommés d’après des personnages de l’épopée du roi Arthur, associant l’ancien savoir-faire breton sur la pomme et le pommier, la recherche du goût et une touche de légende.
L’arbre à pommes est une très ancienne coutume celtique de la Toussaint, propre au pays de Plougastel. Gwezenn an anaon, « l’arbre des âmes », également appelé gwezenn avaloù, « l’arbre des pommes », est une grande branche d’if écorcée sur laquelle on pique des pommes. Ce symbole d’immortalité et de fécondité est honoré par la communauté, puis vendu aux enchères : le bénéficiaire privilégié est souvent une famille qui a perdu un membre l’année précédente ou un couple qui peine à avoir un enfant. Oubliée un temps, cette belle tradition est de nouveau pratiquée sur sa terre d’origine. Tout cela pour dire qu’un arbre à pommes, en Bretagne, n’est pas seulement un pommier. C’est aussi un objet de tradition, de spiritualité et de magie populaire. Le nom de la ferme d’Arnaud Lebrun, « créateur de jus de pomme bio » selon ses termes, exprime cette double dimension agricole et légendaire. C’est d’autant plus naturel que ses vergers sont situés en forêt de Brocéliande. Ce n’est pas un hasard non plus si ses cuvées portent le nom de personnages de la légende du roi Arthur : Merlin, Morgane, Perceval… La démarche d’Arnaud et de sa femme Virginie consiste à élaborer des jus monovariétaux à partir de pommes anciennes. Jus ou cidre, la pratique est rare en Bretagne, excepté pour la variété guillevic dans le Morbihan. Dans son verger de vingt-sept hectares qu’il a racheté il y a six ans, Arnaud travaille seul et souhaite intervenir le moins possible. L’herbe est tondue une fois par an, en septembre. La récolte se fait au sol de novembre à janvier. Arnaud, pour vérifier la qualité, croque une pomme : si elle est bonne, le jus sera bon. Il réalise ainsi onze jus différents, qu’il pasteurise et écoule en vente directe. Au-delà de leur qualité, de leur saveur et de leur pureté, ces jus sont une leçon d’histoire, une façon de goûter la saveur intacte des pommes anciennes de Bretagne.
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